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Si la santé mentale des RH se maintient tout juste à l’équilibre, leur état de santé physique est pour sa part sous optimal : 1 RH sur 2 ne parvient pas à se débarrasser de ses pensées négatives et anxieuses, ils sont 54% à ne pas se sentir en forme et 40% sont insatisfaits de leur équilibre de temps de vie

teale, la première plateforme de santé mentale à destination des collaborateurs et des entreprises, dévoile aujourd’hui les résultats de son premier baromètre dédié à la santé mentale des RH en France.

teale a décidé de consacrer sa nouvelle étude aux professionnels des ressources humaines, pour faire l’état des lieux de leur santé mentale mais aussi comprendre si les professionnels RH sont suffisamment outillés pour endosser ce rôle central qui leur incombe. 

Voici les 5 principaux enseignements de cette étude :

   État de santé mentale fragile : La santé mentale des RH atteint un score de 50/100 sur l’indice OMS, montrant un équilibre fragile. Les relations sociales et l’empathie sont des atouts majeurs pour leur bien-être, mais une empathie mal régulée peut causer de la fatigue compassionnelle.
   Résilience et adaptation : Les professionnels des RH sont résilients (score de 66/100), ce qui leur permet de s’adapter à un environnement de travail incertain, mais ils restent confrontés à des défis stressants.
   Problèmes émotionnels : Seul un professionnel des RH sur deux parvient à se défaire de ses pensées négatives, et beaucoup peinent à réguler leurs émotions, ce qui entraîne un stress élevé et une difficulté à communiquer leurs sentiments.
   Charge mentale et déséquilibre vie professionnelle - vie personnelle : 40 % des RH ne sont pas satisfaits de leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle, et la charge mentale est un facteur important affectant leur santé mentale.
   Santé physique dégradée : Plus de la moitié des RH se sentent en mauvaise forme physique, ce qui affecte leur bien-être global et leurs performances.

Pour Julia Néel Biz, co-fondatrice de teale :

“La préservation de la santé mentale des professionnels des ressources humaines est un enjeu stratégique majeur. En effet, les fonctions RH jouent un rôle central au sein des organisations en étant responsables de la création et du maintien d’une culture favorable à la santé mentale, tant pour les collaborateurs que pour l’entreprise dans son ensemble. Un salarié avec un niveau de stress maîtrisé et une bonne santé mentale est plus engagé, performant et capable de s’inscrire dans une relation à long terme avec son employeur. Cependant, pour remplir cette mission et promouvoir une culture d’entreprise saine, les professionnels RH doivent d’abord veiller à leur propre bien-être mental.”

Un état de santé mentale sur le fil

-          Avec un score de 50/100 sur l’indice WHO-5 de l’OMS, l’état de santé mentale des professionnels RH, bien que fragile, n’est plus alarmant, contrairement à la période post-Covid. Ce relatif équilibre s’explique par des facteurs protecteurs solides, tels que des relations interpersonnelles de qualité et une empathie développée. En effet, l’empathie dont une large majorité des professionnels RH (88 %) déclarent faire preuve leur permet d’avoir des interactions sociales épanouissantes avec le reste de l’organisation.74 % des professionnels interrogés ont choisi leur métier pour sa dimension humaine et sociale, et 89 % estiment entretenir de bonnes relations avec leur supérieur hiérarchique, ce qui contribue de manière significative à leur bien-être et à leur performance. De plus, 86 % des RH déclarent bénéficier de relations chaleureuses et de confiance avec leur entourage, contre 76 % pour la population générale, renforçant ainsi leur santé mentale.

-   Toutefois, bien que 88 % des professionnels RH affirment faire preuve d’empathie, il est essentiel de réguler cette qualité pour éviter des risques comme la fatigue compassionnelle, un trouble fréquent chez les métiers du « Care ».

Leur capacité à construire et entretenir des relations interpersonnelles positives et leur  capacité d’empathie représentent des atouts majeurs chez les professionnels des RH. Pour préserver leur santé mentale et maintenir leur performance, il est essentiel de tirer parti de ces forces. Le principal levier d’action pour améliorer leur bien-être consiste à valoriser et renforcer ces qualités, en particulier leur capacité à créer des liens humains solides et à faire preuve d’empathie.

Une santé mentale soutenue par de solides capacités d’adaptation et de résilience

Ces qualités, notamment leurs aptitudes sociales, agissent comme un véritable facteur de protection pour la santé mentale des professionnels RH. Elles sont essentielles pour mener à bien des processus de changement et pour donner le meilleur d’eux-mêmes dans un environnement de travail en constante évolution. Le score de 66/100 obtenu sur le volet « résilience » est particulièrement encourageant, la recherche scientifique ayant démontré l’importance de la résilience dans la gestion des crises, le bien-être des employés, ainsi que dans l’innovation. Il est donc primordial pour les entreprises de reconnaître cette compétence chez leurs équipes RH et de les aider à la renforcer.

-          Par ailleurs, 86 % des professionnels RH interrogés estiment avoir su s’adapter à la nouveauté et aux imprévus au cours de la période étudiée, un constat positif. Une bonne capacité d’adaptation permet non seulement de maintenir la performance dans un environnement VICA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu), mais aussi de réduire le stress face aux défis quotidiens.

-          De plus, 82 % des RH déclarent avancer de manière préparée, contre 68 % pour la population générale. Cette anticipation, compétence clé dans la gestion du cycle de vie des employés (recrutement, formation, développement), est cruciale pour gérer sereinement les crises et les urgences. Comme les relations sociales, la résilience est un élément protecteur essentiel, permettant aux professionnels RH de maintenir un bien-être psychologique à l’équilibre.

Si la résilience permet aux collaborateurs de s’épanouir dans un environnement VICA, la tolérance à l’incertitude est essentielle pour éviter une adaptation excessive qui pourrait mener à l’épuisement, tout en préservant leur santé mentale. Comment, alors, renforcer cette tolérance chez les professionnels RH, qui sont constamment amenés à prendre des décisions ? 

Cela passe par une stratégie en trois étapes

  • D’abord, il s’agit de faciliter la prise de décision et de réduire le stress qui l’accompagne, en reformulant systématiquement les choix à la fois en termes de gains et de pertes potentiels. 
  • Ensuite, encourager l’intelligence collective au sein de l’équipe RH, en instaurant un climat de confiance et en intégrant des perspectives variées. 
  • Enfin, il est crucial d’apprendre à communiquer efficacement dans l’incertitude, à adopter des méthodes de travail flexibles, à instaurer une culture d’apprentissage continu, et à mettre en place un soutien dédié à la santé mentale, afin de mieux accompagner les salariés dans l’adaptation au changement.

Une difficile régulation émotionnelle impactant négativement la qualité de vie

Bien que la santé mentale des professionnels RH se maintienne grâce aux facteurs de protection que sont les relations sociales et l’adaptabilité, il existe un revers notable : les métiers qui demandent une forte empathie et une grande capacité d’adaptation sont exposés à des risques majeurs, notamment le burn-out, le stress compassionnel ou épuisement empathique, ainsi qu’un risque accru de troubles mentaux comme l’anxiété. Selon le baromètre, les RH subissent une charge émotionnelle excessive qui impacte leur équilibre vie professionnelle-vie privée, leur condition physique et entraîne une dérégulation émotionnelle.

-          Pensées négatives envahissantes : Un professionnels RH sur deux estime ne pas réussir à se débarrasser de ses pensées négatives, ce qui peut s’expliquer par le niveau élevé de stress et d’anxiété associé aux responsabilités complexes de leur fonction (gestion des conflits, résolution des problèmes de performance, navigation dans des environnements organisationnels instables).

-          Perméabilité au stress : Seule la moitié (53 %) des répondants ayant une faible régulation émotionnelle estiment pouvoir gérer leur stress au travail, contre 87 % des professionnels RH ayant une bonne régulation émotionnelle. Cela ne signifie pas nécessairement une incapacité à gérer leur stress, mais peut révéler des sources de stress trop importantes ou des techniques de gestion inadaptées aux exigences de leur poste.

-          Difficultés de communication : Seuls 50 % des RH ayant une faible régulation émotionnelle réussissent à exprimer leurs émotions, contre 78 % de ceux ayant une meilleure maîtrise. Cette difficulté à partager leurs ressentis peut les empêcher de trouver l’aide nécessaire pour résoudre leurs problèmes. Pour protéger leur santé mentale, il est crucial d’encourager les RH à exprimer leurs émotions, que ce soit à leurs pairs, à leurs supérieurs ou à des proches, afin de combattre la solitude souvent ressentie dans cette profession.

La régulation émotionnelle aide à lutter contre le stress et l’anxiété, tout en prévenant le développement de troubles psychologiques tels que la fatigue compassionnelle. Maîtriser les bonnes techniques de gestion des émotions est donc un levier essentiel pour préserver sa santé mentale, se sentir épanoui au travail et maintenir une performance durable, en particulier pour les professionnels des RH. Le premier pas consiste à reconnaître et accepter ses émotions. Une méthode efficace est la ‘restructuration cognitive’, qui permet de combattre les pensées irrationnelles et pessimistes qui génèrent des émotions négatives. 

En pratique, cela implique d’identifier ces pensées nuisibles et de les remplacer par des pensées plus réalistes et positives. Enfin, les relations sociales étant cruciales dans la régulation des émotions, le soutien social constitue un outil indispensable pour maintenir la santé mentale des RH.

Une charge mentale pesante et un équilibre des temps de vie perfectible

Le quatrième constat de ce Baromètre révèle une situation contrastée : une grande partie des professionnels des RH souffrent d’une charge mentale liée à leur métier, et 4 sur 10 ne sont pas satisfaits de leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

-          Parmi les RH qui réussissent à bien réguler leurs émotions, 78 % se disent très occupés et satisfaits de cette situation. En revanche, ce chiffre tombe à 37 % chez ceux ayant des difficultés à gérer leurs affects, soulignant l’impact de la charge mentale sur leur bien-être.

-          Le déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle est un problème pour 40 % des RH, ce qui montre que la gestion de la charge mentale est un enjeu crucial pour ces professionnels.

-          D’ailleurs, ceux qui sont satisfaits de leur équilibre entre vie personnelle et professionnelle sont 50 % plus enclins à accepter une charge de travail importante, ce qui illustre l’importance de trouver un équilibre pour maintenir leur performance et bien-être.

La charge mentale est l’un des principaux facteurs impactant la santé mentale des professionnels RH. Pour atténuer cet excès d’émotions lié aux responsabilités professionnelles, il est crucial de commencer par le reconnaître, puis d’instaurer des rituels permettant de faire une transition claire entre la journée de travail et la vie personnelle. 

Cependant, cette approche individuelle ne suffit pas à elle seule. Il est tout aussi essentiel de développer une culture d’entreprise et une organisation du travail qui favorisent la réduction du stress professionnel, afin de mieux gérer la charge mentale des RH de manière durable.

Une santé physique dégradée

Le cinquième constat est particulièrement préoccupant : plus de la moitié des professionnels des RH souffrent d’une condition physique dégradée, ce qui peut affecter leur bien-être psychologique, leurs performances et leur capacité à prendre soin des autres.

-          Seuls 46 % des RH estiment être en bonne forme physique, tandis que seulement 37 % se réveillent en se sentant frais et disposés. Par ailleurs, 43 % se disent pleins d’énergie et vigoureux, des chiffres qui révèlent une fatigue et un épuisement généralisés.

-          Ces données suggèrent des problèmes de santé physique et de sommeil, probablement causés par un manque de temps pour l’exercice physique ou d’autres activités bénéfiques pour leur bien-être. Cependant, il y a une note d’espoir : les professionnels RH sont conscients de leur situation et cherchent activement des solutions pour améliorer leur condition physique.

Santé physique et mentale sont indissociables, chacune renforçant l’autre. Prendre soin de l’une améliore l’autre, permettant ainsi d’atteindre une forme optimale et de donner le meilleur de soi-même dans son rôle de professionnel RH. Le sport est évidemment un excellent moyen d’améliorer sa condition physique, tandis qu’un sommeil réparateur est essentiel pour un bien-être global, tant physique que mental. Contrairement aux idées reçues, il existe des solutions naturelles et efficaces pour surmonter les problèmes d’insomnie, comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC).

“Bien que les professionnels des ressources humaines disposent de certains atouts comme l’empathie, les relations interpersonnelles et une résilience solide, leur santé mentale et physique reste fragile. Ils sont confrontés à une charge mentale élevée, des pensées négatives parfois envahissantes, un équilibre vie-travail trop souvent insatisfaisant, ainsi qu’à un certain épuisement physique. Ces défis mettent en lumière l’urgence d’un meilleur accompagnement des professionnels RH, notamment pour mieux préserver leur santé mentale. Investir dans leur santé mentale est non seulement bénéfique pour eux, mais également stratégique pour les organisations, car des RH en bonne santé mentale contribuent à un environnement de travail plus sain, plus stable et plus performant.” conclut Julia Néel Biz.

Méthodologie

Le Baromètre de la santé mentale des professionnels des RH réalisé par teale se base sur un échantillon de 1120 répondants sondés sur une période de 18 mois, entre janvier 2023 et juin 2024. Les collaborateurs interrogés pour les besoins de cette enquête possèdent différents niveaux de responsabilité et exercent des métiers variés. Direction, Business Partner, recrutement, développement des talents, QVCT, ou encore formation : les profils représentés dans le cadre du Baromètre teale sont diversifiés. La fiabilité des résultats de notre Baromètre de la santé mentale des professionnels de la fonction RH tient également à la variété des domaines d’activité représentés. Les questions composant le Baromètre de la santé mentale des RH réalisé par teale sont issues de trois sources : le WHO-5 développé par l’OMS, 15 questions évaluant sur 5 dimensions l’état de santé mentale général des salariés (indice propriétaire) et 10 questions directement liées à la santé mentale au travail (inspirées du questionnaire d’évaluation des risques psychosociaux COPSOQ). Les chiffres présentés dans cette enquête proviennent d’un échantillon de répondants sondés au début de la collaboration de leur employeur avec teale. Ils ne sont donc pas influencés par la mise en place de la plateforme teale.

 

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