Paris, le 13 novembre 2024 – Quel est le niveau de bien-être au travail de millions d’actifs dans le monde ? Pourquoi ce sujet est-il essentiel pour les entreprises, et pas simplement “par empathie pour les salariés” ?
Indeed dévoile les résultats de son étude menée en partenariat avec le Centre de recherche sur le bien-être (Wellbeing Research Center) de l’Université d’Oxford : pendant plus de quatre ans, Indeed a recueilli des données (par le biais de sondages en ligne) auprès de plus de 25 millions d'utilisateurs dans 19 pays, ce qui en fait la plus grande base de données au monde sur le bien-être au travail. Les données collectées ont ensuite été traitées et analysées par les chercheurs de l'Université d'Oxford. Les résultats publiés par Indeed incluent les données des actifs de 10 pays : la France, les Etats-Unis, Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie, le Japon, le Brésil et l’Inde.
La pandémie a durablement porté atteinte au bien-être professionnel
L’analyse des données des répondants sur plusieurs années à partir de 2019 permet de mettre en évidence l’impact qu’a eu la pandémie sur le niveau de bien-être de la population active dans le monde. Le graphique ci-dessous montre un décrochage net du niveau de bien-être au travail lors du premier confinement causé par la Covid. Ensuite, la courbe ne fait que baisser, sauf durant la deuxième moitié de l’année 2022. Le niveau relevé au début de l’année 2024 est le plus bas mesuré en plus de 4 ans. Les perturbations successives qu’a connu le monde du travail en raison de la pandémie ont donc eu un impact de très longue durée sur l’épanouissement professionnel des salariés dans le monde.
Seuls 22% des actifs sont épanouis professionnellement dans le monde, et 26% en France
Pour évaluer le niveau de bien-être au travail des travailleurs, quatre indicateurs ont été déterminés dans le cadre de cette étude : le bonheur (se sentir heureux au travail la plupart du temps), la satisfaction, le sens donné à son travail, et l’absence de stress. Les répondants des sondages en ligne d’Indeed ont dû noter de 1 à 5 leur ressenti pour chacun de ces indicateurs. Ceux qui répondaient 4 ou 5 pour chacun des quatre indicateurs étaient considérés comme épanouis au travail. Et le constat est rude, car moins d’un quart (22%) des professionnels dans le monde ont un rapport totalement positif à leur travail. La France se place à peine au-dessus de cette moyenne internationale, avec 26% de travailleurs pleinement épanouis au travail. Elle compte néanmoins 12% d’actifs très malheureux au travail (ceux qui ont donné des notes inférieures ou égales à 2 pour chacun des quatre indicateurs de bien-être).
Le stress, ce poison pour la QVT et la performance au travail
Parmi les 4 indicateurs de l’étude, l’absence de stress est celui qui collecte le plus grand nombre de notes négatives (c’est-à-dire, entre 1 et 3 sur l’échelle de 5). 59% des professionnels dans le monde ont ainsi fait état de situations stressantes rencontrées dans le cadre de leur travail, souvent ou la plupart du temps. Or, le stress est un gouffre en matière d’énergie, qui en plus de miner le moral des salariés, réduit leurs performances, leur motivation, et parfois même la qualité de leur travail.
Les facteurs liés à la sociabilité sont les plus déterminants pour se sentir bien au travail
Les créateurs de l’étude ont aussi dressé une liste de 11 facteurs de bien-être au travail : la confiance, l’opportunité d’apprendre, la flexibilité, la rémunération, la bonne entente avec sa Direction, le sentiment d’appartenance, l’appréciation de son travail, le soutien, l’inclusion, le sentiment de réussite et l’énergie / la motivation transmise.
Le croisement des résultats a permis de déterminer que les 3 facteurs les plus importants pour le bien-être au travail sont:
- le sentiment d’appartenance,
- l’énergie / la motivation transmise
- et l’inclusion au sein de son équipe (voir graphique ci-dessous).
Des facteurs plus souvent mentionnés, comme la rémunération ou l’opportunité de travailler de façon flexible, ne sont finalement pas si déterminants que ça pour se sentir épanoui(e) dans son travail.
« Les employeurs devraient s'efforcer de créer des environnements harmonieux dans lesquels les personnes puissent se réaliser et mener leur carrière et leur vie personnelle de façon équilibrée et sensée, afin de contribuer significativement et durablement à la société et à son travail. Les trois facteurs qui arrivent en tête de ce classement ont un impact universel, et cela montre que le capital social au travail crée des employés qui sont plus susceptibles d'être motivés, productifs et impliqués au sein de leur entreprise », explique LaFawn Davis, Directrice des Ressources humaines et du développement durable chez Indeed.
Le bien-être au travail, un ingrédient indispensable de la performance des entreprises
Aux Etats-Unis, les données collectées par Indeed ont permis d’établir une liste des 100 entreprises (faisant partie du NASDAQ ou côtées à la bourse de New York, le NYSE) affichant les meilleurs scores de bien-être selon les notes attribuées par leurs salariés dans le sondage d’Indeed. Cette liste a été baptisée le “Work Wellbeing 100”.
Les chercheurs de l'Université d'Oxford ont démontré, grâce à cette étude, la très forte corrélation qui existe entre la performance financière d’une entreprise et le niveau de bien-être de ses salariés. En effet, le graphique ci-dessous compare les courbes de valeur boursière moyenne des entreprises de différents indices connus (le S&P 500, le Russell 3000 et le Nasdaq Composite) avec celle de la valeur des entreprises du Work Wellbeing 100 d’Indeed, et le résultat est sans appel : sur toute la période étudiée (du 1er janvier 2021 au 1er juillet 2024), ce sont les entreprises du Work Wellbeing 100 d’Indeed qui affichent la valeur boursière moyenne la plus élevée. L’écart de valeur constaté est encore plus impressionnant au cours de l’année 2021, lorsque les répercussions de la pandémie et des confinements successifs pesaient encore très lourd sur l’économie mondiale et le bien-être des salariés.
L’étude démontre, en détail, que les entreprises ayant les salariés les plus épanouis au travail sont également celles affichant :
- les plus hautes valeurs financières
- les meilleurs niveaux de rentabilité
- et les plus hauts bénéfices bruts.
« Adopter une stratégie qui priorise le bien-être des salariés est la meilleure chose à faire dans une entreprise. Actuellement, nombreux sont ceux qui considèrent encore le bien-être comme “un plus” en entreprise, plutôt qu’un pré-requis. Pourtant, l'analyse de l’Université d’Oxford montre que les entreprises où le niveau de bien-être des employés est le plus élevé ont une meilleure valorisation, sont plus profitables et affichent une meilleure rentabilité de leurs actifs », conclut Jan-Emmanuel De Neve, professeur d'économie à l'Université d'Oxford et Directeur de son Centre de recherche sur le bien-être.
Méthodologie de l’étude
A partir de 2019 et pendant plus de quatre ans, Indeed a recueilli des données (par le biais de sondages en ligne) auprès de plus de 25 millions d'utilisateurs dans 19 pays, ce qui en fait la plus grande base de données au monde sur le bien-être au travail. En France, 243 345 personnes ont été interrogées. Les données collectées ont ensuite été traitées et analysées par les chercheurs du Centre de recherche sur le bien-être de l'Université d'Oxford. Les résultats publiés par Indeed incluent les données des actifs de 10 pays : la France, les Etats-Unis, Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie, le Japon, le Brésil et l’Inde.
Les résultats complets de cette étude sont disponibles ici.
N’hésitez pas à consulter cette vidéo de présentation par le professeur Jan-Emmanuel De Neve, directeur du centre de recherche sur le bien-être à l'Université d'Oxford reprenant les enseignements de l’une des plus importantes études menées au monde sur le bien-être des salariés - 12 juin 2023.