• Les salariés français travaillent en moyenne près de 5 heures par semaine sans être payés
• Un répondant sur huit (12 %) dit même travailler plus de 10 heures par semaine gratuitement
• Les salariés du secteur des Arts et de la Culture ainsi que de l’informatique estiment faire le plus d’heures de travail supplémentaires non rémunérées
• Les salariés allemands (71 %), espagnols (67 %) et anglais (66 %) sont ceux qui accomplissent le plus d’heures supplémentaires en Europe
Paris, le 9 avril 2019 – Plus de la moitié des salariés français (58 %) réalise régulièrement des heures supplémentaires non rémunérées, selon l’étude The Workforce View in Europe d’ADP (Automatic Data Processing). L’étude, qui a interrogé 10 585 salariés en Europe, dont 1 410 en France, sur leur sentiment à l’égard de leur environnement professionnel révèle que les Français exercent leur activité en moyenne près de cinq heures (4h37) par semaine sans contrepartie, et 12 % disent même travailler plus de 10 heures sans rémunération supplémentaire.
L’étude d'ADP The Workforce View in Europe 2019 restitue les sentiments de salariés résidant en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne et au Royaume-Uni au sujet des enjeux actuels auxquels ils sont confrontés dans leur travail. La question de l'équilibre entre vie personnelle et professionnelle est primordiale depuis de nombreuses années. Les résultats du rapport suggèrent que les attentes qui pèsent sur les collaborateurs sont parfois irréalistes et que certains modes de travail peuvent obliger à travailler plus que ce qui est prévu dans leur contrat sans être rémunérés en conséquence.
Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse, commente : « Malgré de nombreux rapports et mesures très médiatisés montrant l'importance de la reconnaissance et du bien-être des salariés (droit à la déconnexion, chartes, télétravail…), il semble que des employeurs ne parviennent pas toujours à trouver le juste équilibre entre l’engagement des collaborateurs, le nombre d’heures effectuées et le sentiment d’une juste rétribution. Au-delà du risque d’épuisement auquel peuvent être exposés certains salariés, ce sont des situations qui génèrent des pertes de motivation avec des conséquences négatives à long terme sur la santé, la productivité et donc la performance globale de l’entreprise. »
Le problème est particulièrement répandu en Allemagne (71 %), en Espagne (67 %) et au Royaume-Uni (66 %), par rapport à la Pologne (43 %). Près d'un quart (22 %) des salariés anglais disent travailler gratuitement au moins 10 heures supplémentaires par semaine, soit plus du double que dans les autres pays européens.
En France, alors que 58% des salariés pratiquent des heures supplémentaires, cette tendance s’observe de manière moins significative chez les plus jeunes. En effet, seulement 7 % de la génération Z (16 à 24 ans) déclare en effectuer plus de dix heures par semaine, soit deux fois moins que leurs ainés de la génération Y (16% des 25-34 ans).
Les salariés français du secteur du bâtiment et de l’ingénierie sont les plus enclins à travailler régulièrement au moins cinq heures non rémunérées par semaine (59 %). Ceux évoluant dans les secteurs des arts et de la culture, ainsi que dans l'informatique et les télécommunications comptent le plus d'heures de travail : la majorité réalise en effet plus de 10 heures supplémentaires par semaine (respectivement 23 % et 22 %).
« Ce sont les dirigeants et les managers qui doivent définir la charge de travail et des attentes réalistes, tout en s'assurant que leurs collaborateurs disposent des ressources et du soutien nécessaires pour atteindre leurs objectifs durant les heures prévues dans leur contrat » poursuit Carlos Fontelas de Carvalho. « Toutes les études montrent que la motivation des salariés et donc leur efficacité et productivité est renforcée lorsqu’on leur permet de réaliser un travail de qualité dans de bonnes conditions, ce qui passe par un équilibre entre vie personnelle et professionnelle et une rémunération adaptée. Assurer à ses collaborateurs des conditions de travail de qualité et veiller à leur épanouissement professionnel est le meilleur moyen de générer de l’engagement positif, de garder ses collaborateurs en forme et améliorer les résultats de l’entreprise. »