Dernières actus

Réussir sa recherche d'emploi à l'ère de l'IA : 5 conseils pour les candidats connectés. Le secteur… voir

La France a-t-elle besoin d'un « permis de conduire numérique » ? 4 salariés français sur 10 l’estiment… voir

Etude expérience candidat : 4 professionnels du recrutement sur 10 gagnent 1 à 3 heure de temps de travail par… voir

Le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux au travail, dévoile aujourd'hui les résultats de son 13ème baromètre "État de santé psychologique des salarié.e.s français.e.s", réalisé du 23 mai au 4 juin 2024 en partenariat avec OpinionWay. Bien que les chiffres de la détresse psychologique semblent se stabiliser, ils restent préoccupants en particulier chez les jeunes et les télétravailleur·euse·s à 100%. Les initiatives de prévention des risques psychosociaux dans les entreprises, bien qu'en augmentation, peinent encore à répondre efficacement aux besoins, notamment dans les PME et ETI. Les conditions de travail difficiles, telles que la surcharge de travail et le manque de reconnaissance, continuent d'affecter négativement le bien-être des salarié·es.

Une détresse psychologique toujours préoccupante

La santé psychologique des salarié·e·s français·e·s reste dégradée. Plus d'un·e salarié·e sur dix (15 %) se trouve en situation de détresse psychologique élevée, un chiffre stable par rapport à octobre 2023. Ce pourcentage atteint 42% si l’on considère toutes les personnes en situation de détresse psychologique (modérée et élevée). Cette situation, bien que stabilisée, demeure préoccupante.

Un lien fort entre travail et détresse psychologique

8 salarié·e·s sur 10 en détresse psychologique estiment que leur situation est partiellement ou totalement liée à leur environnement de travail. Cette tendance est particulièrement marquée dans les PME (53 %) et les TPE (49 %), alors que les grandes entreprises de plus de 5000  salarié·e·s présentent un taux de détresse psychologique plus faible (32 %).

Les jeunes et les télétravailleurs à 100%, particulièrement touchés

Certaines catégories de salariés sont plus vulnérables. Les jeunes (18-29 ans) affichent un niveau de détresse psychologique élevée à hauteur de 28 %. Les télétravailleur·euse·s à 100 % (26 %) sont également fortement impactés. Le taux de burn-out, bien que stable, concerne encore 30% des salarié·e·s dont 11 % en risque de burn-out sévère.

Le rôle clé des managers dans la santé psychologique des équipes, vers un meilleur management ?

Ce baromètre démontre ici encore le rôle central des managers dans la santé psychologique de leurs équipes. Selon les salarié·e·s, 67 % estiment que leur manager prend en compte leur bien-être lorsqu'il fixe les objectifs. De plus, plus de la moitié des managers (53 %) organisent des temps d'échange spécifiques sur la santé mentale, un chiffre qui révèle une prise de conscience croissante des directions sur l'importance de ces enjeux.

Conditions de travail et santé psychologique

Des facteurs liés aux conditions de travail pèsent sur la santé mentale

Les conditions de travail ne sont pas sans impact sur la santé mentale des salarié·e·s et participent à l'installation d’une détresse psychologique. Les salarié·e·s citent notamment le manque de temps (55 %), l'incapacité à refuser une charge de travail supplémentaire quand on est débordé.e (46 %) et l'utilisation d'outils de travail inadaptés (49 %) comme des éléments empêchant de bien faire leur travail.

Des impacts négatifs sur la qualité et le sens du travail

La contrainte de devoir privilégier la quantité à la qualité (50 %) et le manque de retour sur le travail accompli (50 %) sont également des facteurs de stress majeurs. Ces conditions de travail sont associées à un sentiment d'inutilité pour 33 % des salarié·e·s, renforçant ainsi l’urgence d'améliorer les pratiques organisationnelles dans les entreprises. Ces salarié.e.s entravé.es pour bien faire leur travail sont 1,6 à 2 fois plus en situation de détresse psychologique que les autres.

Prévention : des résultats positifs mais encore insuffisants

Des avancées notables dans la détection des risques psychosociaux

7 à 8 salarié·e·s sur 10 déclarent savoir détecter les signaux de détresse psychologique chez eux/elles et se sentent compétent·e·s pour soutenir un collègue en difficulté.

Des actions encore insuffisantes dans les entreprises

Malgré ces avancées, le Baromètre T13 souligne des marges de progression importantes. Seules 39 % des entreprises libèrent du temps pour des actions de sensibilisation à la prévention des risques psychosociaux, et moins de 40 % disposent d’acteurs ayant un rôle spécifiquement dédié à la santé mentale. De plus, les dispositifs pour recadrer les comportements toxiques ou réviser les objectifs en cas de stress sont encore trop rares.

Les résultats de cette étude montrent que lorsque ces mesures de prévention sont mises en place dans les entreprises, leurs salarié.e.s ont 1,4 à 2 fois moins de problèmes de santé mentale.

Christophe Nguyen, Fondateur d'Empreinte Humaine, commente : 

"Ces résultats montrent que des actions sont mises en place pour les salarié·e.s et les managers qui se sentent plus outillé·e·s pour réagir en cas de détection de situation de détresse psychologique ou pour être plus attentif·ve·s et mettre des mesures à leurs échelles. Cela est positif et on peut émettre l'hypothèse que ces mesures ont un effet bénéfique sur l'état de santé psychologique des salarié·e·s. A ce jour, on constate encore que, bien que nécessaires, ces mesures ne sont pas suffisantes pour améliorer durablement la situation et éviter, à terme, les arrêts maladies pour motifs psychologiques, le turn-over ou, comme nous l’avons vu dans les baromètres précédents, la question des nouveaux rapports au travail. Ce sont dans les conditions et l’organisation du travail, notamment sur la question de la charge de travail, souvent mal ou non mesurée dans les entreprises, que les marges de progrès sont les plus importantes pour la prévention des risques psychosociaux. C’est la prévention primaire. C’est aussi là qu’elle sera la plus efficace et assurément, elle est la plus complexe pour les entreprises à mettre en œuvre. "

 

Méthodologie

Etude réalisée par OpinionWay pour Empreinte Humaine auprès d’un échantillon de 2 000 salarié·e·s français·e·s représentatif, constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de région, de taille salariale, de statut, de catégories socioprofessionnelles et de secteur d’activité. Les interviews ont été réalisées par internet sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 23 mai au 4 juin 2024. OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252.`

Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante : « Sondage Opinion pour Empreinte Humaine » et aucune reprise de l’enquête ne pourra être dissociée de cet intitulé. Opinion rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d’incertitude : 0,6 à 2,2 points au plus pour un échantillon de 2 000 répondants.

À propos d’EMPREINTE HUMAINE :

Fondé en 2012 par Christophe NGUYEN (psychologue du travail et des organisations, enseignant) et Jean-Pierre BRUN (professeur de management à l’Université de Laval, Québec), Empreinte Humaine est un cabinet indépendant spécialisé dans la promotion de la Qualité de Vie au Travail (QVT) et la prévention des Risques Psychosociaux (RPS). Habilité Intervenant en Prévention des Risques Professionnel et organisme de formation, Empreinte Humaine s’appuie sur des bases scientifiques rigoureuses et des résultats tangibles auprès de nombreuses entreprises françaises et internationales, de toutes tailles et secteurs d’activité. Le cabinet compte sur une équipe de consultants internes et un réseau de consultants présents dans toute la France, au Canada et dans une vingtaine de pays dans le monde. Il travaille main dans la main avec des psychologues du travail, des cliniciens, des médecins du travail, des préventeurs, des psychosociologues, des ergonomes, 

Sticky Menu
COLOR SKINS
COLOR SCHEMES