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Par Loïc Michel, co-fondateur, 365Talents

Trop souvent en retrait des décisions les plus stratégiques, les DRH se sont soudainement retrouvées en première ligne et ont dû gérer au mieux une crise d’une ampleur inédite. Sur-sollicitées à tous les niveaux, elles apparaissent aujourd’hui comme un acteur indispensable pour permettre aux entreprises de passer le cap de la pandémie. Un statut clé qu’il est désormais temps de reconnaître.

La DRH, les autres pompiers de la pandémie

Du jour au lendemain, la pandémie a fait voler en éclat la manière d’appréhender les fonctions historiques des DRH. En l’espace de quelques semaines, ceux-ci ont vu leur cahier des charges exploser :

  • prise en compte des questions relatives à la mise en place des protocoles sanitaires,
  • télétravail,
  • chômage partiel… Mais aussi,
  • management,
  • engagement des équipes,
  • montées en compétences accélérés et à distance et pour certains plans sociaux.

Les DRH ont dû réagir vite et fort pour éviter un éclatement de leurs entreprises. Aujourd’hui encore, leur priorité reste la gestion de la crise. Selon une récente étude de l’Andrh leur quotidien est centré autour de la gestion des mesures sanitaires (pour 85% des sondés), de l’accompagnement du management (84%) et du développement du télétravail (73%).

La crise a contraint les DRH à jouer la carte de la  flexibilité. Elles ont laissé de côté la planification sur le temps long et ont été forcées de jouer une approche plus itérative, basée sur une réponse rapide à des besoins tactiques.  En d’autres termes, la visibilité concernant leur marge de manœuvre opérationnelle s’est focalisée au trimestre, parfois moins. Dans ce contexte, Il faut piloter les équipes et favoriser les conditions de la reprise donc anticiper. Un grand écart complexe à gérer avouent de plus en plus de DRH.

Désormais centrale pour les entreprises, la fonction RH pèse  

Parmi les enseignements de cette année 2020, les DRH ont démontré qu’elles étaient incontournables dans la gestion de la crise de la Covid. D’une manière relativement inattendue, cette situation les a propulsé sur le devant de la scène et les a amené à endosser un rôle de leader, engagé à être efficace sur plusieurs fronts en même temps. Depuis plusieurs mois, toutes les directions ont été dans l’obligation de s’en remettre à l’expertise des DRH. Une position centrale qui n’a pas manqué de générer un épuisement physique et moral chez ces dernières, mais qui place la fonction sur la voie la plus tracée pour continuer à jouer un rôle clé dans la perspective grandissante d’une reprise.

Chaque situation complexe est une opportunité de faire bouger les lignes. Du fait de ces responsabilités centrales les DRH sont repositionnées au plus près de la direction générale. Elles jouent indéniablement un rôle clé pour accompagner la stratégie de l’entreprise à différents niveaux. Elles ne sont plus de simples business partner. Et peuvent devenir business leader !

Préparer l’après crise et faire plus avec moins

Plus d’un an après l’apparition du virus, les entreprises cherchent toujours à s’adapter aux nombreux défis posés par celui-ci. Et même s’il est essentiel de régler les problématiques de l’instant, les entreprises préparent la sortie de crise qui arrivera tôt ou tard. Dans ce contexte, les DRH démontrent à nouveau que le changement de statut de ces derniers mois est voué à s’inscrire dans le temps. Et c’est une très belle opportunité à saisir.

Régler la crise sociale engendrée par la pandémie est un des objectifs les plus urgents. Il faut parvenir à pérenniser l’emploi et identifier les nouvelles compétences essentielles pour engager l’entreprise dans les conditions d’une reprise. La situation est ardue alors que les marges budgétaires sont plus faibles du fait de l’impact de 2020. Beaucoup jouent la carte de l’évolution interne. Bien souvent, le vivier des compétences recherchées est présent au sein de l’entreprise. Il faut dès lors apprendre à porter son attention sur l’interne et nuancer une recherche effrénée de compétences externes.

La crise a montré que nos modes de fonctionnement pouvaient changer en quelques mois. La capacité des DRH à s’adapter à cette situation inédite leur a offert le droit de se considérer sous un jour nouveau. Une position lourde de responsabilité qui n’est pas vouée à changer dans les prochains mois et qui propulse les DRH dans une position, particulièrement exigeante certes, mais au combien gagnante. L’impact de la pandémie est historique. Il est à prévoir que le retour à la « normalité » ne soit pas avant plusieurs années. Gageons que les DRH feront de cette crise un formidable accélérateur de leur leadership sur le long terme !

Le HR Business partner est mort ! Vive le HR Business Leader !

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