Paris, le 9 septembre 2025 – Alors que des milliers d’élèves et d'étudiants ont fait leur rentrée, la plateforme de recrutement Indeed a mené une étude avec CensusWide sur l’importance des diplômes (aussi bien aux yeux des recruteurs que des étudiants et travailleurs), en particulier sur l’adéquation entre les savoirs et compétences délivrés par les écoles / universités et les besoins du marché du travail.
Les diplômes sont-ils “suffisants” pour former les futurs salariés à leurs métiers ? Si non, que manque-t-il aux jeunes diplômés ?
40% des salariés ayant fait des études supérieures considèrent que celles-ci ne les ont pas bien préparés à leur emploi actuel
Ce chiffre est bien sûr à mettre en perspective avec le volume de personnes qui n’occupent plus actuellement un poste en rapport avec leurs études – mais cela représente-t-il 40% des salariés ? Ce résultat peut également illustrer la rapide évolution des compétences et connaissances nécessaires sur le marché de l’emploi, et donc la péremption plus rapide des diplômes délivrés.
Aujourd’hui, seuls 12% des salariés interrogés qui ont fait des études supérieures considèrent qu’elles les ont très bien préparés à leur emploi actuel. Les moins de 35 ans ont davantage tendance à émettre cet avis (28%) – ce qui est assez logique.
Les hommes ont également un regard bien plus positif que les femmes sur ce point : parmi ceux qui ont fait des études, 69% considèrent qu’elles les ont dans l’ensemble bien préparés à leur emploi actuel, contre 53% des femmes ayant fait des études [1].
Du côté des étudiants sondés, 60% se sentent prêts (“assez préparés” ou “très préparés”) à entrer sur le marché de l’emploi grâce à leur formation actuelle. 23% (seulement) se sentent vraiment bien préparés pour entrer dans la vie active. 11% au contraire estiment que leur formation ne les prépare pas du tout à cela.
Chez les recruteurs interrogés, le constat est plus mitigé : 45% d’entre eux estiment que les écoles / universités ne déploient pas assez d’efforts pour transmettre aux étudiants les compétences dont ils ont besoin sur le marché du travail, mais exactement la même proportion (45%) du panel pense le contraire.
Quid des “soft skills” : les jeunes diplômés savent-ils se comporter en entreprise ?
S’il est courant de lire des avis ou analyses décriant le comportement et/ou la capacité d’adaptation des employés de la “Gen Z”, les résultats de cette étude viennent nuancer cet a priori : 61% des recruteurs pensent que la plupart des jeunes diplômés ont des soft skills plutôt adaptées voire très adaptées à la vie en entreprise. 15% estiment tout de même que ces types de “savoir-être” ne sont pas suffisamment développés chez les jeunes qu’ils voient arriver dans les entreprises.
Aux yeux des recruteurs interrogés, les compétences “non techniques” qui manquent le plus aux jeunes diplômés aujourd’hui sont :
- la curiosité / l’envie d’apprendre (29%) – un facteur pourtant déterminant pour continuer à acquérir des connaissances et rester adapté dans un contexte d’évolution et d’obsolescence rapides des compétences
- la capacité à travailler en équipe (28%)
- l’adaptabilité (28%)
- la capacité de gérer son temps (27%)
- et le respect de la hiérarchie / des modèles de gouvernance (25%).
On n’apprend jamais aussi bien que “sur le terrain”
Autre chiffre de l’étude qui illustre bien la versatilité demandée aux travailleurs de nos jours : 76% des employés, étudiants et personnes sans emploi interrogés estiment qu’ils ont dû, ou devront, acquérir des compétences supplémentaires pour réussir dans leur carrière. Pour 44% du panel, l’expérience professionnelle (celle “du terrain”) est la meilleure des écoles pour cela, même si 29% plébiscitent également les formations professionnelles ou techniques en vue de délivrer des compétences pratiques et concrètes.
Interrogés plus en détail sur les moyens d’apprentissage les plus efficaces pour préparer aux métiers d’aujourd’hui, ces répondants confirment leur attachement à l’expérience sur le terrain (55%), suivie de la formation professionnelle (53%) et de l’apprentissage et les stages (45%). Les diplômes “classiques” n’arrivent qu’en 4e position du classement (17%). Importants, en somme, mais pas si déterminants que cela pour acquérir des compétences.
Les étudiants, de leur côté, placent l’apprentissage et les stages en première position du classement (53%), confirmant que l’expérience concrète du terrain est finalement la meilleure des formations.
Il n’est pas étonnant, alors, que les recruteurs souhaitent que le système éducatif mette davantage l’accent sur l’apprentissage pratique et concret (35%) et l’intégration accrue d’exercices permettant de résoudre des problèmes réels et d’étudier des cas concrets (32%). A propos des écoles supérieures et universités, ils aimeraient que celles-ci développent encore les stages et expériences sur le terrain (40%) qu’elles proposent, et qu’elles transmettent davantage de soft skills (34%) tout en accroissant le travail en équipe chez les étudiants (33%), afin d’améliorer leur niveau de préparation au monde de l’emploi.
“Si le diplôme peut ressembler à un Graal pendant les études, il n’offre en réalité “qu’un” bagage de savoirs permettant de débuter sa vie professionnelle, mais les compétences des employés devront s’étoffer et évoluer tout au long de leur carrière, et personne ne peut compter uniquement sur son diplôme pour l’ensemble de son parcours professionnel. Chaque salarié doit rester observateur et à l’écoute des grandes évolutions du marché de l’emploi, que ce soit dans son emploi actuel ou pour une prochaine mission qu’il vise, et se mettre à niveau pour rester attractif et adapté aux besoins des entreprises”, explique Eric Gras, spécialiste du marché de l’emploi chez Indeed. “Il est également bon de rappeler que recruter un profil sur la base de son diplôme alors que d’autres candidats ont les mêmes compétences pour le poste (sans avoir le diplôme préféré) est discriminatoire”, ajoute-t-il.
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[1] Cumul des réponses “Extrêmement bien” et “Assez bien”
Méthodologie
Cette enquête Indeed France a été réalisée avec l’institut CensusWide entre le 03/06/2025 et le 09/06/2025, auprès de deux échantillons de répondants :
un échantillon de 1 103 salariés, chercheurs d’emploi et étudiants français (dont 503 répondants salariés, 500 répondants sans emploi et en recherche d’emploi, et 100 répondants âgés de plus de 18 ans actuellement scolarisés)
et un échantillon de 1 001 employeurs / responsables du recrutement en France.
Censuswide emploie des membres de la Market Research Society et respecte le code de conduite de la MRS ainsi que les principes d'ESOMAR. Censuswide est également membre du British Polling Council.
A propos d’Indeed
Indeed est le premier site d’emploi au monde (source : Comscore, Total Visits, mars 2024). Via Indeed, plus de 610 millions de profils de chercheurs d'emploi accèdent à des millions d’offres dans plus de 60 pays et dans 28 langues. Plus de 3,3 millions d'employeurs utilisent Indeed pour trouver et embaucher de nouveaux employés. Indeed est une filiale de Recruit Holdings, un leader mondial de la technologie des ressources humaines et des solutions d'entreprise qui simplifie l'embauche et transforme le monde du travail.