Paris, le 4 septembre 2023 – Le “ghosting” serait-il en passe de devenir un mode de communication comme un autre durant la phase de recrutement ? Le fait, pour le candidat ou le recruteur, de couper toute communication de façon abrupte – au lieu d’expliquer qu’on ne souhaite pas poursuivre les échanges – semble malheureusement devenir de moins en moins rare.
Quand les candidats font silence radio
Une récente étude réalisée par Indeed en collaboration avec OpinionWay révèle que 57% des chercheurs d’emploi ont déjà cessé de répondre à un recruteur car ils ne souhaitaient pas donner suite à une proposition ou à un entretien.
55% déclarent avoir déjà ghosté un recruteur car celui-ci ne répondait pas à certaines questions qui leur tenaient à cœur, comme par exemple le montant de la rémunération ou le rythme de télétravail accordé au sein de l’entreprise.
“Le fait que 57% des chercheurs d’emploi aient déjà choisi de ghoster leur interlocuteur – ce qui représente traditionnellement le summum de l’impolitesse – montre que les candidats craignent nettement moins qu’avant les potentielles conséquences négatives d’un tel comportement. Pourtant, le ghosting reste très impoli et non professionnel, et peut dans certains cas marquer durablement le recruteur. Ghoster, c’est en quelque sorte faire le pari de ne jamais recroiser son interlocuteur, ce qui est loin d’être certain ! Le « savoir-être » et les « soft skills» ayant une importance considérable dans le recrutement, nous alertons les chercheurs d’emploi sur le potentiel impact du ghosting sur leur carrière, même dans un marché de l’emploi qui leur est actuellement très favorable” explique Eric Gras, Spécialiste du marché de l’emploi chez Indeed en France.
Les recruteurs ne font pas mieux
C’est l’enseignement principal de ces résultats : on retrouve exactement le même pourcentage (57%) du côté des recruteurs.
Ce sont bien en effet 57% des recruteurs qui déclarent avoir déjà ghosté au moins une fois un candidat alors qu’ils avaient commencé à échanger avec lui dans le cadre d’un recrutement.
47% l’ont même fait plusieurs fois.
De leur côté, les chercheurs d'emploi sont 12% à rapporter avoir été ghostés par des recruteurs à de nombreuses reprises.
“Tout comme les chercheurs d’emploi, les recruteurs prennent des risques en interrompant brutalement la communication avec les candidats à un poste. Ils compromettent non seulement la façon dont ils sont perçus, mais ternissent également l’image et la marque employeur de leur entreprise, ce qui a des conséquences potentiellement néfastes. Le bouche-à-oreille a pris de l’ampleur grâce à internet et aux outils numériques : candidats et salariés disposent désormais de plateformes pour noter les entreprises et partager leurs retours d’expériences. Cette étude révèle d’ailleurs également que 39% des chercheurs d’emploi ont déjà partagé une mauvaise expérience de recrutement sur les réseaux sociaux – les recruteurs ont donc tout intérêt à répondre aux candidats plutôt que de les laisser dans une désagréable expectative”, prévient Eric Gras.