Internet en France : rapide, mais pas toujours accessible – les défis du numérique 2024
Paris, le 21 janvier 2025 – Le Digital Quality of Life Index 2024 publié par Surfshark révèle que la France perd 2 places dans le classement mondial, passant de la 1ᵉ à la 3ᵉ position . L’étude, qui évalue 121 pays, met en lumière les défis actuels de l’Hexagone en matière d’ infrastructure électronique et d’ accessibilité d’internet .
Des résultats en demi-teinte pour la France
Qualité d’internet : La France brille avec un internet 62 % plus rapide que la moyenne mondiale , se plaçant 3ᵉ au niveau mondial . Depuis l'an dernier, les vitesses ont fortement progressé :
Internet fixe : 329 Mbps (+24 %)
Internet mobile : 158 Mbps (+30 %)
Infrastructure électronique : La France recule à la 23ᵉ place , freinée par un manque d’investissements dans la connectivité et l’inclusion numérique.
Accessibilité d’internet : Les Français doivent travailler 1h09 par mois pour un abonnement fixe, 5 fois plus qu’en Bulgarie , où l’internet est le plus abordable.
Des facteurs sociétaux en toile de fond, entre les Jeux Olympiques et l’instabilité gouvernementale
L’année 2024, marquée par des événements d’ampleur comme les Jeux Olympiques de Paris 2024 et les élections législatives , a entraîné des tensions dans les infrastructures numériques. La préparation des JO a été un catalyseur d’investissements, mais a également révélé des limites dans l’équité d’accès aux services numériques.
En effet, plus de 3 milliards d’euros ont été investis pour moderniser les infrastructures et répondre aux exigences technologiques des JO, notamment avec l’amélioration des réseaux de fibre optique et le déploiement accru de la 5G dans les zones urbaines. Cependant, cette dynamique a accentué les disparités géographiques en matière d’accès au numérique :
· En Île-de-France, le taux de couverture 5G atteint 95 % , contre seulement 60 % dans certaines régions rurales comme la Creuse ou le Cantal.
· Les investissements ont principalement bénéficié aux grandes villes et aux zones accueillant des événements, laissant de côté des zones où la fracture numérique persiste.
Ces inégalités, amplifiées par des priorisations économiques et logistiques, révèlent une fracture entre zones urbaines et rurales qui reste un frein majeur à l’équité d’accès aux services numériques.
Les élections législatives et l’ instabilité gouvernementale , marquées par deux motions de censure en 2024 , ont également eu un impact. Ces épisodes d’incertitude politique ont retardé des décisions stratégiques et des programmes d’investissement dans les infrastructures numériques.
Ces facteurs combinés ont pu affecter la capacité de la France à maintenir son leadership mondial en matière de bien-être numérique.
"La baisse de la France dans le classement rappelle l’importance d’investir dans les infrastructures numériques et dans l’accessibilité pour garantir une qualité de vie numérique à la hauteur des attentes des citoyens," déclare Maud Lepetit , responsable France chez Surfshark. "Les progrès en matière de qualité d’internet sont impressionnants, mais le coût et l’accessibilité restent des défis majeurs."
Un contexte européen dominé par l’Allemagne et une concurrence accrue
L’Allemagne s’impose cette année comme leader, tandis que la France conserve une position solide, surpassant les Pays-Bas (4e) et affirmant son leadership régional en matière de qualité d’internet. L’Autriche se classe 5e, suivie de l'Autriche (6ᵉ), de l'Espagne (7ᵉ), du Royaume-Uni (9ᵉ) et la Belgique (19ᵉ), confirmant une forte compétitivité parmi les principaux pays européens.
Méthodologie
L’Index DQL 2024 évalue 121 nations sur la base de 5 piliers principaux comprenant 14 indicateurs . L’étude s’appuie sur des sources comme les Nations Unies , la Banque mondiale , et d’autres organismes internationaux.