Plus les entreprises féminisent leurs fonctions dirigeantes, plus les collaborateurs ont une expérience positive de l'organisation
Les entreprises qui se dotent d'un.e directeur.trice de la diversité sont perçues comme plus inclusives par les collaborateurs, conclut également l'étude réalisée par Willis Towers Watson
LONDRES, le 2 octobre 2020 — Plus les entreprises féminisent leurs fonctions dirigeantes, plus elles nomment de femmes aux postes à responsabilité et aux fonctions « Business », plus les collaborateurs ont une expérience positive du travail à tous les niveaux de l'organisation, révèle une nouvelle étude réalisée par Willis Towers Watson. En outre, les entreprises dont les instances de direction soutiennent la diversité, comme le fait de se doter d'un(e) directeur/-trice de la diversité, sont perçues comme plus inclusives par leurs collaborateurs.
L'étude met en parallèle les pratiques en matière de diversité et la manière dont elles sont perçues par quelque 1,3 million de collaborateurs interrogés par Willis Towers Watson dans 39 entreprises anglosaxonnes faisant parties du Bloomberg Gender-Equality Index (GEI) 2020 (l'indice Égalité femmes / hommes de Bloomberg).
Pour la deuxième année consécutive, Willis Towers Watson réalise cette étude en croisant les données du GEI. Les perceptions des collaborateurs sont ainsi recoupées avec les données de Bloomberg qui mesurent les programmes et les pratiques en matière de diversité afin de décrypter les corrélations entre les politiques en faveur de la mixité et la manière dont elles sont perçues par les collaborateurs. Composé de 325 sociétés, le GEI suit la performance financière des entreprises qui s'engagent en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes en publiant des données « genrées » sur le nombre de postes de direction occupés par des femmes, l'égalité des salaires, la culture inclusive et les politiques en matière d’égalité professionnelle.
Les principaux enseignements de l'étude sont résumés ci-dessous :
• Les entreprises dont les fonctions de direction et d'encadrement se féminisent proposent à leurs collaborateurs des parcours professionnels plus enrichissants en termes d'avancement global de carrière, d'égalité des salaires et d'acquisition de compétences. Les collaborateurs ont également davantage confiance en leurs dirigeants et se sentent plus soutenus par les fonctions d'encadrement. Ils se déclarent par ailleurs davantage impliqués et beaucoup plus disposés à rester dans l'entreprise. Ces points sont particulièrement visibles dans les entreprises dont au moins un tiers des postes d'encadrement et 20% des postes de direction sont occupés par des femmes. Les entreprises avec au moins 20% de femmes à des postes de direction devancent ainsi de 12 points celles qui en comptent moins sur le critère de l'avancement de carrière (73 % d'opinions favorables contre 61 % d'opinions favorables). Dans le même ordre d'idée, ces mêmes entreprises récoltent 10 points de plus pour ce qui est de la rémunération équitable (62 % contre 52 %) et de la probabilité de rester au sein de l'organisation (71 % contre 61 %).
• Les entreprises dont les plus hauts salaires (les 10 premiers pour cent des effectifs) comptent davantage de femmes dénombrent plus de collaborateurs se déclarant fiers de faire partie d'une organisation précurseur et leader de son marché et ravis de pouvoir également s'exprimer sur leur travail.
• Les entreprises qui encouragent la féminisation suscitent chez leurs collaborateurs des retours d'expérience plus positifs en matière d'adéquation de poste, mais aussi une plus grande confiance dans leurs dirigeants. L'organisation est également perçue comme investie dans les questions d'inclusion.
• Les entreprises dotées de fonctions dirigeantes dédiées à la diversité, comme les directeurs/-trices de la diversité, et de plans d'action pour féminiser leur direction sont perçues par les collaborateurs comme plus aptes à instaurer un environnement de travail inclusif dans lequel ils ont une meilleure compréhension de leurs objectifs et de leur rôle au sein de l'organisation. Les entreprises ayant un(e) CDO (chief diversity officer) ou une fonction dirigeante équivalente devancent celles qui en sont dépourvues de 11 points sur le terrain de l'inclusion (84 % d'opinions favorables contre 73 %).
« Les entreprises fortement mobilisées en faveur de l’inclusion continuent de ressentir les bienfaits de leur stratégie à tous les niveaux de l’organisation », observe Gaby Joyner, Head of talent consulting en Grande-Bretagne chez Willis Towers Watson.
« Dans ce contexte disruptif, une plus grande mixité au sein des postes de direction peut aider les entreprises à susciter chez leurs collaborateurs la confiance et l'adhésion dont elles ont tant besoin en leur donnant voix au chapitre — autant de qualités essentielles en ces temps difficiles ».
« La pandémie de COVID-19 a aiguisé l'intérêt des investisseurs pour les facteurs sociaux, le fameux « S » des critères d'investissement ESG (environnement, société et gouvernance), au rang desquels figure l'égalité femmes / hommes », constate Patricia Torres, head of Sustainable Finance Solutions chez Bloomberg.
« Et ce n'est guère surprenant au regard des études qui confirment que la diversité au niveau des effectifs stimule l'innovation et la performance, avec à la clé de meilleurs rendements financiers pour les investisseurs. Les données recueillies dans le cadre du Bloomberg Gender-Equality Index corroborent cette tendance, et démontrent qu'un environnement de travail propice a un impact sur les résultats de l'entreprise ».