Plus de la moitié des Français (55%) ressent du stress chaque semaine au travail ;
À peine 15 % des salariés se sentent assez en confiance pour parler à leur manager d'un problème de mal-être et seuls 9 % sont prêts à en informer les RH ;
Des Français qui sont stressés mais qui pourtant préfèreraient travailler plus : 34 % seraient prêts à effectuer plus d'heures ou de jours par semaine, pour une rémunération plus importante : c’est le taux le plus élevé parmi les pays européens.
NANTERRE, 15 janvier 2021 – Ce lundi 18 janvier est considéré comme le jour le plus déprimant de l’année. En effet, le Blue Monday se caractériserait par une baisse de la productivité des employés (un lundi, après les fêtes, avec une météo hivernale, où le salaire n’est pas encore tombé…). Un mal-être qui risque d’être accentué cette année après ces derniers mois éprouvants suite à la crise de la Covid-19. C’est l’occasion d’établir un constat simple : les salariés français font face à de nombreuses difficultés pour parler de leur mal-être au travail. C’est le principal résultat d’une étude menée auprès de plus de 32 400 salariés dont 1 916 Français par ADP (Automatic Data Processing), géant mondial des solutions en gestion du capital humain. L’étude Workforce View in Europe révèle les problèmes de stigmatisation entourant la question du stress au travail, qui persistent encore dans de nombreuses entreprises.
En France notamment, 29 % pourraient en discuter avec des amis ou des collègues proches. Seuls 15 % des répondants déclarent qu’ils oseraient évoquer un problème de santé ou une préoccupation liée à leur bien-être avec leur responsable hiérarchique ou leur manager, et à peine 9 % à en informer les RH. A noter qu’ils sont un quart à ne pas se sentir suffisamment à l’aise pour l’évoquer dans un cadre professionnel. Ces résultats semblent indiquer que de nombreuses organisations n’ont pas mis en place un environnement ou des outils adaptés pour libérer la parole de leurs salariés et leur permettre de bénéficier d’un accompagnement adapté pour faire face aux enjeux du bien-être au travail.
L’étude montre par ailleurs que les jeunes générations seraient apparemment plus à l’aise que leurs aînés à l’idée d’évoquer leurs difficultés. Parmi les personnes âgées de 18 à 34 ans en Europe, 82 % se disent prêtes à soulever un problème de bien-être au travail s’il se présentait, contre 69 % des plus de 55 ans.
La COVID-19 et les craintes qu’elle engendre : forts vecteurs de stress
Les efforts actuels pour contenir la pandémie du Coronavirus dans de nombreux pays risquent d'aggraver les problèmes de stress constatés dans l'étude. En effet, les inquiétudes des salariés concernant la sécurité de leur emploi s'accroissent, et certains d’entre eux souffrent d'une surcharge de travail et d'un manque de moyens. Facteur aggravant, le stress sur le lieu de travail est un problème récurrent, notamment en Europe. Près de deux tiers des salariés (66 %) se sentent stressés au travail au moins une fois par semaine ; alors que seulement un sur dix (10 %) affirme ne jamais l'être.
Des Français qui pourtant préfèreraient travailler plus
Bien que le Blue Monday soit synonyme de déprime, ce n’est pas pour autant que les Français souhaitent moins travailler : plus d’un tiers d’entre eux (34 %) opterait pour plus d'heures ou de jours de travail par semaine pour un salaire plus élevé. C’est le taux le plus élevé parmi les 8 pays européens, et le deuxième au niveau mondial (juste derrière la Chine à 35 %).
Carlos Fontelas De Carvalho, président d’ADP en France et en Suisse déclare : « Malgré plusieurs tentatives d’employeurs de s'attaquer au tabou du stress au travail, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'avoir des conversations ouvertes sur le sujet. Echanger sur sa santé au travail demeure en effet difficile, soit par crainte que cela ne nuise à sa carrière, soit en raison de sensibilités culturelles. Les équipes RH ont un rôle majeur à jouer pour lever les obstacles afin que les salariés se sentent suffisamment soutenus pour oser parler de leurs problèmes.
La crise du Covid-19 a déjà intensifié les risques psychosociaux avec des salariés qui ont dû pratiquer le télétravail en continu pendant de longs mois, qui ont pu être mis en activité partielle et ont fait face à des changements rapides et parfois déstabilisants. Les entreprises en France font un travail incroyable pour assurer la sécurité de leurs collaborateurs, mais au-delà des actions pour les protéger de l’épidémie il est essentiel ne pas oublier la sécurité émotionnelle des collaborateurs et développer plus que jamais ses politiques de qualité de vie au travail. »
A propos de l’étude :
L'étude Workforce View 2020 explore le comportement des salariés envers le monde du travail actuel ainsi que leurs attentes et leurs espoirs concernant l'environnement professionnel futur. Notre centre de recherches, ADP Research Institute, a interrogé 32 442 salariés dans le monde entier (17 pays) entre le 29 octobre 2019 et le 6 janvier 2020. Les résultats internationaux sont pondérés pour représenter la taille de la population active dans chaque pays.
L'étude ayant été menée avant l'épidémie mondiale de COVID-19, les réponses ne reflètent donc pas les opinions concernant son impact potentiel. ADP Research Institute dévoilera très prochainement un complément d'étude sur les principales problématiques dans un second volume pour y inclure les nouvelles observations.