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Rapport annuel Gras Savoye Willis Towers Watson

Paris, le 26 août 2019 – Le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises continue de progresser en 2018 d’après le rapport annuel publié par Gras Savoye Willis Towers Watson, leader du conseil en Ressources Humaines. Ce rapport, qui étudie les arrêts observés en 2018 dans 546 entreprises françaises, représentant 256 054 salariés, met en lumière le phénomène : le taux d’absentéisme 2018 croît de 3,6% par rapport à 2017. Depuis 2014, la dérive s’élève à +16%. Cette augmentation est caractérisée à la fois par des arrêts plus longs, mais aussi une plus grande proportion de salariés concernés.

Un absentéisme en constante progression


Cette évolution s’explique par l’augmentation simultanée de la durée des arrêts et du nombre de salariés concernés. Ainsi, la part des salariés ayant posé au moins un arrêt en 2018 a progressé de 8% en 5 ans. De même, la durée moyenne des arrêts a elle aussi augmenté de 8%.

« Ces chiffres indiquent une progression sensible en seulement 5 ans. La durée d’un arrêt est souvent associée à sa gravité, un allongement peut donc être le signe de difficultés plus lourdes pour les salariés, quelles qu’en soient les causes. A l’inverse, l’augmentation de la part des salariés concernée témoigne de la présence de ces mêmes difficultés chez un nombre plus large de salariés. Les deux indicateurs sont donc préoccupants. Ce constat impose de se pencher sur les vraies raisons de l’absentéisme, qui représente un coût important et un risque réel en termes de capital humain pour les structures professionnelles françaises. Autrement dit, pour limiter l’absentéisme, chaque employeur doit déterminer quelles sont chez lui les catégories les plus exposées et quelles sont les causes possibles pour pouvoir en réduire les effets. » analyse Julien Remy, expert QVT et absentéisme chez Gras Savoye Willis Towers Watson.

« En cause, en effet, des origines diverses : si la maladie est bien évidemment le facteur premier, les difficultés organisationnelles, comme la surcharge de travail, et les difficultés relationnelles internes intensifient le phénomène. Ce sont bien ces autres causes qui sont les principaux moteurs de la croissance de l’absentéisme. Et bien sûr cette diversité des causes ne simplifie pas la compréhension, et donc le recul de l’absentéisme dans les entreprises… »

Des disparités selon l’âge, le genre, la région et le secteur d’activité…


Le rapport de Gras Savoye Willis Towers Watson pointe quelques particularités :

De fait, toutes les tranches d’âge sont concernées par l’augmentation de l’absentéisme, mais dans des proportions différentes : contrairement peut-être aux idées reçues, c’est la tranche d’âge moyen qui voit son absentéisme se dégrader le plus en 5 ans (+18% pour les 30-39 ans, +15% pour les 40-49 ans). Les plus jeunes (-30 ans) et les plus seniors (+50 ans) voient leur absentéisme progresser moins vite sur 5 ans, de +10% et +9% respectivement. C’est donc le salarié « moyen » qui est le plus touché par cette dégradation. Cela interpelle bien sûr quant aux causes de ces arrêts, la croissance ne s’expliquant que marginalement par des raisons médicales.

L’absentéisme est toujours plus élevé chez les femmes : l’absentéisme est environ 50% plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Cet écart s’explique en grande partie par les arrêts maladie en période de grossesse (avant le congé maternité). Cet écart se maintient dans le temps, avec une augmentation sur 5 ans similaire chez les hommes (+17%) et chez les femmes (+15%).

Par ailleurs, le rapport montre plusieurs disparités géographiques : le quart Nord-Est de la France est le plus touché, avec un absentéisme 25 à 30% supérieur à la moyenne nationale. Le plus faible taux revient à l’Ile-de-France, inférieur de 20% à la moyenne nationale. Ce très bon taux s’explique en partie par la forte proportion de cadres sur cette région.

Enfin, deux secteurs d’activité semblent particulièrement concernés par l’absentéisme, leur taux respectif dépassant largement la moyenne nationale : la santé (61% de plus que la moyenne nationale, en croissance de 31% sur 5 ans) et le transport et la logistique (55% de plus que la moyenne nationale, en croissance de 20%).

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