L’allongement de la durée du travail génère des inquiétudes chez l’ensemble des salariés mais elles sont différentes en fonction des âges.
Les travailleurs âgés de 18 à 34 ans se préoccupent davantage de leur santé mentale quand les plus âgés appréhendent leur transition vers la retraite, craignant de devoir quitter leur emploi en mauvaise santé et redoutant une augmentation des arrêts maladie en fin de carrière.
La dernière étude Ipsos x Predilife 2024 révèle que seuls 44% des salariés français se sentent bien et motivés dans leur travail. Comparés aux autres générations, les 18-34 ans se sentent un peu mieux dans leur travail que leurs aînés (48% vs 44%). Plus habitués au télétravail, ils ont davantage conscience de ses conséquences (plus d’heures, moins de pauses, moins d’activités physiques), mais sont également plus sensibles aux avantages “bien-être et santé” proposés par l’entreprise…
Une forte sensibilité aux conditions de travail et aux avantages employeur
86% des 18-34 ans considèrent les actions pour prendre soin des salariés comme un critère de choix d'entreprise
Les jeunes salariés âgés de 18-34 ans sont encore plus sensibles que leurs aînés aux conditions de travail et aux avantages proposés dans leur contrat (hors rémunération et missions proposées) dans le choix d'une entreprise.
Les actions pour prendre soin des salariés (hors mutuelle) apparaissent comme un de leurs principaux critères (86% pour les 18-34 ans vs 81% en moyenne), devant les avantages traditionnels tels que les chèques-vacances, les chèques-cadeaux et titres restaurants.
Les conditions de travail (92% en moyenne, toute génération confondue) et les valeurs de l’entreprise (84% en moyenne et 89% pour les 18-34 ans) restent les critères de choix principaux.
Un recours plus fréquent au télétravail et une meilleure connaissance de ses conséquences sur la santé
65% se sentent impactés négativement par le télétravail
Le télétravail est une pratique plus répandue chez les jeunes. En effet, ils sont 56% à le pratiquer contre 45% en moyenne. De manière générale, le recours plus fréquent au télétravail entraîne une série de conséquences sur la santé et le bien-être dont les jeunes ont davantage conscience: la mauvaise alimentation (impact identifié à 66% par les 18-34 ans vs 49% en moyenne), l'augmentation de l'amplitude horaire de travail (impact identifié à 65% par les 18-34 ans vs 56% en moyenne), et la baisse d'activité physique (impact identifié à 63% par les 18-34 ans vs 48% en moyenne).
Dans ce contexte, les salariés estiment que les entreprises doivent en priorité améliorer le bien-être au travail (46%), les conditions de travail (39%) et fidéliser les collaborateurs (34%).
Des inquiétudes naissantes liées à la réforme des retraites
41% craignent une augmentation du risque de burn-out
La réforme des retraites inquiète toutes les générations. Alors que les plus seniors craignent de vivre une retraite en mauvaise forme ou de voir une augmentation du nombre d’arrêts de travail, la jeune génération perçoit cet allongement de la durée du travail comme un facteur défavorable sur leur santé mentale. Le risque de burn-out, l’augmentation du niveau de stress (36%) ou encore l’augmentation du risque de développement de troubles du sommeil (20%) sont autant de préoccupations qui découlent de cette réforme. Les jeunes sont inquiets pour leur santé à titre personnel (83% vs 75% pour les 55-65 ans) mais ils sont encore plus inquiets pour la santé des salariés plus âgés (88%).
C’est pourquoi les travailleurs salariés appellent les entreprises à prendre des mesures adaptées pour maintenir la motivation, ajuster les conditions de travail, veiller au bien-être et garantir la santé de tous.
Une légitimité accordée à l’entreprise pour réaliser des actions santé et bien-être
79% aimeraient des bilans de santé/dépistage des maladies redoutées
De nombreuses actions sont attendues par les salariés. La plus identifiée concerne la lutte contre le stress et le maintien de la santé mentale (86% en moyenne, toutes générations confondues). Globalement, les salariés âgés de 18-34 ans ont des attentes encore plus fortes en matière de bien-être et de santé que leurs aînés.
Plus précisément, ils aimeraient que leur entreprise suive davantage le bien-être global de ses salariés via des enquêtes internes (85% pour les 18-34 ans vs 82% en moyenne), incite les collaborateurs à prendre soin de leur santé individuelle (82% pour les 18-34 ans vs 76% en moyenne), encourage la pratique sportive (81% pour les 18-34 ans vs 76% en moyenne) et propose des bilans de santé/dépistage à ses salariés pour prévenir les maladies redoutées (79% pour les 18-34 ans vs 75% en moyenne).
Un intérêt marqué pour le bilan prédictif
83% des 18-34 ans aimeraient bénéficier d’un bilan prédictif (vs 79% en moyenne)
Pour l’ensemble des interrogés (tous les âges), ce bilan prédictif est perçu comme un moyen efficace à 93% pour éviter les arrêts maladies et se maintenir en bonne santé et à 89% pour augmenter le sentiment de bien-être face à l'allongement de la durée de travail.
Selon l’ensemble des salariés, l'âge moyen idéal pour débuter la prévention est de 43 ans mais les jeunes salariés sont particulièrement enclins à l’adopter dès 36 ans.