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L'enquête Génération 2013 du Céreq, conduite en 2016, permet pour la première fois d'analyser l'entrée sur le marché du travail des jeunes issus de la voie professionnelle rénovée (bac pro désormais en 3 ans au lieu de 4) et d'en dégager des trajectoires.

En augmentant significativement le nombre de bacheliers professionnels, la réforme induit le risque de faire du CAP le seul horizon des collégiens les plus en difficulté.

Néanmoins, bien que les trajectoires d'entrée sur le marché du travail des bacheliers demeurent plus favorables que celles des sortants de CAP, cet avantage ne se retrouve pas dans leurs conditions d'emploi. En effet, les CAP, grâce à l'apprentissage, ont davantage accès à l'emploi qualifié.

 

 

 

 

 

 

Le ministère de l'Education nationale a présenté fin mai les mesures de transformation de la voie professionnelle dont la mise en œuvre est prévue pour la rentrée 2019. Dix ans plus tôt, la filière professionnelle avait été profondément remodelée avec le passage du bac pro en 3 ans, dont les effets sont désormais observables. Qui sont les jeunes issus de la voie professionnelle aujourd'hui et quelles sont leurs conditions d'entrée dans la vie active ?

 

Une dualisation de la voie professionnelle

La réforme de 2009 a modifié en profondeur la répartition des flux à l'intérieur de la filière professionnelle : deux fois plus d'individus préparent le bac pro et les cohortes rajeunissent. La moitié des sortants de l'enseignement professionnel secondaire en 2013 sont des bacheliers professionnels. De nouveaux clivages se font jour au sein de la voie professionnelle. Le CAP accueille de plus en plus d'élèves issus de SEGPA tandis que les élèves de seconde professionnelle (1ère année du bac pro rénové) sont presque toujours issus de troisième générale ou technologique.

 

Des trajectoires d'entrée sur le marché du travail des bacheliers demeurent plus favorables que celles des sortants de CAP

Le bac pro offre une insertion plus favorable que le CAP :

-          58 % des jeunes sortants de bac pro ont connu une trajectoire d'accès durable ou progressif à l'emploi, pour 49 % des jeunes préparant un CAP.

La part de jeunes qui se maintient aux marges de l'emploi reste conséquente :

-          21 % pour l'ensemble du secondaire professionnel contre 13% pour les sortants des bacs généraux et technologiques.

 

 

Trajectoires des sortants de la voie professionnelle

 

L'enquête Génération permet de connaître mois par mois la situation de chaque jeune : en emploi, au chômage, en reprise d'étude ou formation ou inactif. L'analyse de ce calendrier permet de dégager différents types de trajectoires.

 

 

Précarité en début de vie active mais reconnaissance de la qualification à moyen terme

La norme d'emploi, soit un emploi à durée indéterminée et à temps plein, devient plus difficile à atteindre quel que soit le type de formation. Parmi les jeunes de la Génération 2013 :51 % des bacheliers professionnels sont en emploi à durée indéterminée (yc. titulaires de la fonction publique) après 3 ans de vie active et 49 % des titulaires de CAP, soit une baisse d'environ 10 points par rapport à la Génération précédente. En revanche, les diplômes professionnels continuent d'ouvrir les portes des emplois qualifiés, notamment pour les titulaires du CAP. Lorsqu'ils sont en emploi après 3 ans de vie active, 65 % d'entre eux occupent un emploi qualifié, pour 61 % des bacheliers professionnels. Ils sont en effet plus nombreux (53 % contre 14 % en bac pro) à avoir obtenu leur diplôme par apprentissage.

 

Suite à sa réforme, le bac pro demeure un diplôme d'accès au marché du travail. Cependant, comme le soulignent Valérie Ilardi, Olivier Joseph et Emmanuel Sulzer, auteur.e.s de l'étude : « Le CAP devient l'horizon des collégiens les plus en difficultés, sauf pour ceux auxquels le capital social a ouvert les portes de la formation par apprentissage et qui vont trouver dans celle-ci une voie d'accès à l'emploi qualifié ».

 

 

L'entrée sur le marché du travail des jeunes de la voie professionnelle rénovée, V. Ilardi, O. Joseph, E. Sulzer, Céreq Bref n°365, juillet 2018.

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