Maîtriser les nouvelles technologies, être capable de travailler en réseau et de façon agile, utiliser de façon pertinente les médias sociaux, savoir analyser des données… Ces compétences, indissociables
de la digitalisation à l’œuvre dans les entreprises, seront cruciales pour conserver son emploi, juge une courte majorité de salariés français, selon l’étude Randstad Workmonitor. Un peu plus d’un
salarié sur deux (52 %) estime en effet avoir besoin d’acquérir des compétences digitales pour préserver son employabilité, selon cette enquête, menée en ligne du 26 octobre au 9 novembre 2016, auprès d’un panel de 1 000 employés âgés de 18 à 65 ans, travaillant au moins 24 heures par
semaines. À l’heure où la digitalisation bouscule l’organisation du travail et interroge les stratégies d’entreprise, ce résultat semble signaler la prise de conscience des salariés français sur la
nécessité de mettre à jour leurs compétences numériques. Un réveil bienvenu alors que, selon l’édition 2017 du rapport de la Commission européenne sur l’état d’avancement de l’Europe numérique, la France se classe seulement 16ème, parmi les 28 pays de l’Union européenne, en matière de numérisation, un résultat qui la range dans le « groupe des pays obtenant des résultats moyens ».
« L’économie numérique pèse environ 4 % du PIB en France et représente quelque 700 000 emplois. Mais alors que ces chiffres peuvent donner le sentiment d’isoler le numérique du reste de l’économie, il faut dire, au contraire, qu’il irrigue tous les secteurs d’activité. Les ressources humaines ne font pas exception à la règle comme l’ont montré les investissements de Randstad dans le Big Data ou les plateformes digitales. Reste que pour tirer parti du potentiel de l’innovation numérique, encore faut-il avoir les bonnes compétences. Or,
selon l’étude Randstad Workmonitor, près de six salariés sur dix (59 %) estiment que les entreprises ne disposent pas des compétences nécessaires pour relever le défi de la digitalisation. Ce résultat devrait nous conduire, en tant que dirigeant d’entreprise, à investir davantage dans le capital humain », déclare François Béharel, président du groupe Randstad France.
En France, un salarié sur deux (50 %) travaille dans une entreprise sans stratégie digitale
Selon l’étude Randstad Workmonitor, en France, un salarié sur deux (50 %) affirme travailler
dans une entreprise dotée d’une stratégie digitale. Soit l’une des proportions les plus basses au
sein des 18 pays européens interrogés dans l’enquête. Seules la Hongrie (42 %) et l’Autriche (48
%) affichent des résultats inférieurs. Inversement, aux Pays-Bas, les deux-tiers (65 %) des salariés
interrogés ont un employeur qui, selon eux, a une stratégie digitale. Les Pays-Bas devancent la
Norvège (64 %) ainsi que le Royaume-Uni et le Danemark, tous deux à 59 %.
Le retard supposé des entreprises françaises en matière de stratégie digitale, tel qu’esquissé
dans l’enquête, fait écho au jugement de la Commission européenne qui, dans un récent rapport ,
estimait que « les entreprises en France présentent […] un niveau d’intégration des technologies
numériques (facturation électronique, nuage) inférieur à la moyenne » européenne. À quoi ce
retard est-il dû ? Pas aux salariés semblerait-il. Pour une très grande majorité (79 %) des salariés
français, il va de soi qu’une entreprise doit avoir une stratégie digitale.
Dernier point, les salariés en Europe semblent avoir, sinon embrassé, du moins accepté la place
grandissante du numérique dans la vie professionnelle. Dans les 18 pays européens étudiés, la part
des salariés estimant que les entreprises doivent avoir une stratégie digitale est toujours
supérieure à celle des salariés constatant que leur employeur a une stratégie digitale.
Automatisation : quand les robots redonnent du sens au travail
En 2013, deux chercheurs de l’université d’Oxford, Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne,
publient une étude sur le futur du travail. Leur conclusion ne passe pas inaperçue : selon eux, près
d’un emploi sur deux (47 %) aux Etats-Unis est susceptible d’être automatisé d’ici 2020. Les études
sur la robotisation et les menaces qu’elle ferait peser sur l’emploi se sont succédé depuis. En 2016,
France Stratégie estime ainsi que ce sont 15 % des emplois en France qui sont susceptibles d’être
automatisés. Un an plus tard, le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) juge que, dans
l’Hexagone, moins de 10 % des emplois existants seraient menacés par la numérisation.
Tandis que ces études s’attachent à quantifier les effets de la robotisation sur l’emploi en
termes de substitution – les robots effectuent le travail des humains –, plus rares sont les enquêtes
se penchant sur les aspects bénéfiques de l’automatisation. Car s’il est indéniable que certaines
catégories d’emploi sont appelées à disparaître sous l’effet du processus de destruction-création
au cœur du progrès technique, l’innovation peut aussi contribuer à redonner du sens au travail.
Selon l’étude Randstad Workmonitor, un tiers (32 %) des salariés en France estiment ainsi
effectuer dans leur travail de nombreuses tâches répétitives qui pourraient être automatisées. Ce
résultat donne la mesure du gisement de productivité encore inexploité dans les entreprises.
D’autant que plus de quatre salariés sur dix (43 %) estiment se sentir capables d’apporter plus de
valeur ajoutée dans leur travail si les tâches répétitives étaient automatisées. Qui a dit que les
robots ne pouvaient pas participer au réenchantement du monde du travail ? Un bémol toutefois,
la France fait partie des pays, avec les Pays-Bas (39 %) et la Belgique (42%), où la part des salariés
liant valeur ajoutée et automatisation des tâches répétitives est la plus faible.
En Europe, les résultats font plus que varier du simple au double : le pays où les salariés sont les moins nombreux (24 %), selon leurs dires, à effectuer de nombreuses tâches répétitives pouvant être automatisées est le Danemark alors que c’est en Grèce qu’ils sont le plus nombreux (54 %). De façon intéressante, le Danemark se classe en tête des pays de l’UE d’après l’indice relatif à l’économie et à la société numérique (DESI), qui mesure l’état d’avancement des pays européens en matière de numérique. La Grèce, elle, ferme la marche avec la Bulgarie et la Roumanie
.
Méthodologie
L’étude Randstad Workmonitor couvre 33 pays à travers le monde. Publiée quatre fois par an, l’étude est conduite en ligne auprès d’un panel d’employés âgés de 18 à 65 ans, travaillant au minimum 24 heures par semaine. 14 400 personnes ont été interrogées dans les 33 pays dans lesquels l’étude a été conduite, dont 1 000 en France.
La vague 4 de l’édition 2016 de l’étude, dont les résultats sont présentés ci-dessus, a été
conduite entre le 26 octobre et le 9 novembre 2016.
A propos du Groupe Randstad France
Le Groupe Randstad France fait partie du Groupe Randstad, deuxième acteur mondial sur le marché des ressources humaines, fondé aux Pays-Bas en 1960. En France, il se place parmi les leaders en matière de services en ressources humaines avec en 2015 un chiffre d’affaires de 2,84 milliards d’euros. En 2015, le groupe (3 500 collaborateurs-trices) aura délégué chaque semaine 61 000 collaborateurs intérimaires et recruté 32 500 professionnels en CDI/CDD, en s’appuyant sur son réseau
national et local de 740 agences et bureaux. Randstad, qui est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre les discriminations, est la seule entreprise française de services en Ressources Humaines à avoir obtenu les labels « Egalité Professionnelle » (octobre 2008) et « Diversité » (janvier 2009), en reconnaissance des actions menées en faveur de la promotion de la Diversité au sein de l’entreprise.